Il est temps qu'on parle de santé mentale
10/13/2020Mais pour une raison ou une autre ce soir, j'avais envie de prendre le temps d'écrire et de vous raconter un peu où j'en suis. J'aurais pu le faire sous format d'une vidéo Youtube, mais j'ai préféré le faire de cette manière.
Nous sommes donc le 13 octobre 2020, et "my god", cette année est bien particulière. Des montagnes russes, mais sans fin à l'horizon. Je dois tout de même avouer que j'ai de la chance. De la chance car en ce contexte si difficile, j'ai commencé mon premier CDI début avril, en plein confinement. J'ai pris le poste de community manager pour la PME française Naturopera, et je suis ravie de cette opportunité car je suis proche des valeurs du groupe et des marques pour lesquelles je bosse au quotidien. Actuellement, je suis en format 50-50 télétravail et présentiel dans les locaux. Un rythme un peu étrange, où parfois j'ai du mal à rester constante, mais je m'estime heureuse d'évoluer dans une entreprise qui a su s'adapter à la crise sanitaire et nous permettre (les employés) de ne pas être tous les jours dans les transports et risquer de tomber malade. Ainsi, on peut dire que cette partie de ma vie se déroule bien. J'ai du travail (actuellement je gère les réseaux sociaux de 6 marques), j'ai matière à évoluer dans ce que je fais, vous l'avez compris c'est motivant et je remercie encore une fois ma chance pour ce travail.
Il faut dire qu'il y a quelques mois, je n'aurais pas cru y arriver. Je vous avais expliqué que les mois de janvier-février-mars avaient été extrêmement difficiles psychologiquement parlant. Après une grosse crise d'angoisse fin décembre, je suis "retombée" dans une spirale infernale, où j'ai totalement perdu mes repères. Pensées obsessionnelles et intrusives (très noires), peurs irrationnelles, j'ai passé de longues journées et nuits à lutter contre moi-même, sans comprendre d'où venait cette souffrance aiguë. J'ai eu la chance d'être soutenue par mon copain qui ne m'a pas lâché d'un iota, qui m'a épaulé, qui n'a pas eu peur de mes crises, qui a été un rocher sur lequel je me suis ardemment accrochée pendant ces mois là. J'ai eu peur de le perdre en me perdant. Heureusement j'ai aussi beaucoup échangé avec quelques personnes qui se reconnaîtront, et qui m'ont permis de me sentir moins "folle", de croire en moi et, petit à petit, de retrouver une stabilité émotionnelle. Durant le confinement j'ai commencé à me sentir mieux, mais physiquement j'étais lessivée, moralement aussi. Je traverse ces périodes de crises comme de réels "traumatismes", comme des tsunamis qui me donnent l'impression de couler pour de bon. Je sais, ce sont des mots durs que j'emploie, mais je n'ai pas envie d'adoucir les formes mais simplement vous raconter les choses vraiment, comme j'ai pu les ressentir. Car non, la vie n'est pas toujours facile. Oui, la santé mentale est compliquée à maintenir, d'autant plus en ce moment. Et je vous raconte ça aussi pour que vous vous sentiez moins seuls si ça vous arrive. Et pour vous montrer que si vous vous prenez en main, si vous vous faites aider, ces phases ne sont pas éternelles, ce n'est pas un mauvais sort. Alors oui, j'ai lutté, littéralement, pour continuer à me lever le matin, pour faire au moins une chose dans ma journée, pour me préparer un minimum, bref rester dans l'action pour ne pas me laisser totalement aller. Toujours rester dans l'action, pour ne pas se laisser totalement prendre par le reste.
Et puis j'ai aussi décidé de passer à l'action de manière concrète : j'ai pris plusieurs séances avec une sophrologue pour mieux travailler ma respiration. J'ai pris rendez-vous avec une, deux premières psychologues et psychiatres, sans accrocher du tout. Pendant un temps j'ai ralenti la cadence, mais je me suis promis de faire quelque chose : de me faire suivre. Trouver la bonne personne. Car oui, j'avais réalisé que l'anxiété, un fort trouble anxieux pouvait revenir. Et cette fois, je voulais prendre le pas et apprendre à mieux me connaître, afin que si cela arrive une troisième fois, je sois davantage préparée. Ainsi, depuis disons la rentrée, je vois une psychologue pas très loin de chez moi, et j'y vais actuellement toutes les deux semaines, pour une séance de 45 minutes. C'est quelque chose qui me fait du bien, une "safe place" où je peux parler librement, sans jugement, de choses et d'autres. Souvent on parle de sujets auxquels je n'avais absolument pas pensé en arrivant. J'en repars un peu plus légère. Oui, c'est un travail de longue haleine, mais je sens que pour moi, il est des plus importants. Et j'ai décidé de mettre ma santé mentale en priorité dans ma vie, car les souffrances psychologiques que le mental peut nous imposer sont très compliquées à gérer, et c'est en prenant les devants que j'ai réussi à être apaisée.
Ainsi aujourd'hui, je commence à trouver un meilleur équilibre. Oui, j'ai des pics d'angoisse à des moments totalement random : devant la télé, pendant une discussion, au travail, au restaurant, en allant dormir... Mais pour l'instant, j'ai réussi à canaliser et à faire passer. Je jongle avec tous les éléments de ma vie pour être sereine, même si oui, j'ai toujours des insécurités sur certains sujets. J'imagine que l'approche des 27 ans dans un mois n'aide pas, je regarde un peu où j'en suis et si je suis satisfaite avec la situation actuelle ou pas. C'est difficile parfois, d'être raisonnée, satisfaite, quand on a un mental parfois très bruyant. Mais c'est un exercice de tous les jours auquel je me prête, et qui fait que je suis qui je suis.
Du coup, je continue aussi à me renseigner sur le sujet de la santé mentale, car au-delà des épreuves que ma propre santé mentale me fait traverser, je suis aussi passionnée par le sujet. Par les diverses méthodes pour aller mieux. Ainsi j'ai commencé pas mal de lectures, dont La Clé de votre énergie de Natacha Caléstrémé dont je vous ai parlé à plusieurs reprises, et dont j'ai adoré les concepts. J'ai démarré un livre qui s'appelle "The body keeps the score", sur le fait que les traumas sont presque "gravés" en nous, même si le mental les efface. Oui, c'est un sujet dont je pourrais parler des heures durant, aussi parce qu'il est trop souvent passé à l'ombre sur les réseaux sociaux par exemple, alors qu'il est tellement plus important que certains sujets futiles habituellement abordés.
Alors voilà, je voulais vous parler de tout ça ce soir. Parce que je ne dois probablement pas être la seule à avoir ou à souffrir actuellement de troubles anxieux et mentaux. Et qu'il faudrait que ça soit moins tabou, qu'on soit plus ouverts à la discussion à ce sujet, qu'on en parle régulièrement. Parce que nous ne sommes pas fous. C'est important de le dire, et je sais combien ça peut être difficile quand on est dans les vagues de crises et qu'on pense toucher le fond. Mais la vague nous ramène aussi toujours à la surface et à la lumière, et on peut ainsi de nouveau briller dans le soleil.
Je vous invite ainsi, si vous avez des soucis d'ordre psychologique, à vous tourner vers des professionnels de la santé. Votre médecin généraliste dans un premier temps, et ensuite, si vous vous sentez prêts, un psychologue, psychiatre ou thérapeute selon votre besoin. Et ne baissez pas les bras trop vite si vous ne tombez pas sur la bonne personne dès le premier rendez-vous. Ça viendra, promis.
Prenez soin de vous et à bientôt,
Elisa
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